Les tisserandes du Faso Danfani
Je considère l'association Tigme Pagaba comme l'ADN de PagaBags. Tigme Pagaba, créée au même moment que PagaBags, est une association de tisserandes de 'pagnes' Faso Danfani, ce tissu emblématique du Burkina Faso, à la fois son identité culturelle et une source de création d'emplois phénoménale. Chez Tigme Pagaba, la fierté vient aussi du fait qu'elles maitrisent les teintures bio. PagaBags, avec le soutien de la fondation Veolia, a organisé cette formation dès 2018. Plusieurs étapes précèdent le moment du tissage. D'abord, il y a l'ourdissage, ou on démêle les fils de chaine de coton (1/2 jour) ensuite on teint les paquets de coton (1/2 jour) et puis on met la chaine sur la duite (le cadre du métier à tissé). Il faut attacher par noeud chaque fils de la chaine sur un fils sur la duite. Sur un metier à tissé de 40 cm on compte jusqu’à 350 fils. Ainsi vous voyez que toutes ces étapes nécessitent du temps avant de se mettre à tisser. Chez PagaBags, une tisserande sur un métier de 40 cm de large peut faire 5 mètre par jour.
MAIGA, grand maître du Bogolan
Maiga, artisan du Bogolan, est un artiste dans tous les sens du terme. Sa spécialité est la création des couvres lits. C’est impressionnant de voir ses grands étoffes de coton tout décorer en Bogolan dans des couleurs harmonieuses. C’est avec Maiga que j’ai fait mes premiers pas dans le Bogolan. Le Bogolan tient son nom de « fait avec la terre » de la langue Bambara du Mali. On prend la terre – ou plutôt de la boue – des bords de rizières. Cette boue a des qualités de fermentation du faite de sa proximité avec les champs de riz. Ses plantes sont achetées auprès d’une grande dame sur le marché. Après macération des plantes (qui nécessite de la patience !) l'artisan prend son pinceau ou sa pochoir pour peindre son dessin sur le pagne de coton. À l’aide d’un cutter, il crée le dessin sur des fiches de plastiques récupérés de la radiologie et transformées en pochoir. Chaque artisans a son propre style. Maiga, par exemple, c'est l’artisan qui a crée le dessin de nos chemins de table et de nos weekenders.
Juldas et Moussa - Art Batik Bio
L’association Art Batik Bio a été créée par deux artisans burkinabés: Juldas Palenfo et Moussa Zougrouna. Ils créent leurs Batiks par application de la cire chaude sur le coton, à l'aide d'un pinceau à la main libre, ou avec un tampon en bois ou en éponge, sculptés en dessin. Le tampon en bois est trempé dans la cire et puis posé fermement sur le coton. Cette action est répétée jusqu’à ce que tout le coton soit couvert de dessin. La cire protège des zones du tissu contre la coloration. Quand la cire est sèche, le coton est plongé dans un bain de colorant. Cette opération peut être répété 2 ou 3 fois successivement. La difficulté réside dans la maitrise des couleurs. Il faut respecter l’ordre de trempage des couleurs, faute de quoi les couleurs dominantes estomperont les couleurs moins fortes. La confectionne de nos pochettes en Batik Bio est réalisée avec l’école de couture de Mia-Ampo, un centre d’accueil pour orphelines et jeunes filles abandonnées. Lire leur histoire plus loin !
Rencontre avec Amadou et Innoussa
J’ai rencontré Amadou et Inoussa dans le Village Artisanal à Ouagadougou, un endroit qui héberge une multitude d’artisans de tout bord. Amadou est grand, 1m,90 et fin. Il a l’air d’un sage tranquille. Il parle doucement et aime raconter son histoire et parler de son savoir-faire, le Bogolan. Il vient du Mali, pays de Bogolan. Quant à Innoussa, il es souriant, et créatif, travaillant surtout la technique de pochoirs. Amadou m’explique avec sa voix à peine perceptible comment il utilise la terre – ou plutôt la boue – et les plantes dans ses créations. La boue, il va la chercher dans les bords de rizières car cette boue a la particularité d’être chargée en tanin. La boue, qui donne la couleur noir, sert pour créer les dessins avec pochoir ou à l’aide d’un pinceau, à la main libre. La boue est conservée dans un puit au niveau du sol. On ajoute de l’amidon de maïs pour provoquer la fermentation et on la laisse macérer pendant plusieurs semaines. Les feuilles, les racines, les graines servent pour créer les couleurs. Les plantes sont macérées dans de l’eau pendant des jours avant de se lancer dans la création des dessin à l’aide de pochoirs et de pinceaux.
Mia Ampo
Depuis janvier 2020, nous collaborons avec l’école de couture de l’orphelinat Mia Ampo, un centre d’accueil des enfants démunis ou abandonnés. L’ambiance à Mia Ampo est remarquable. Mia Ampo a été crée par l’Association Managre Nooma pour la Protection des Orphelins (AMPO) est une Organisation Non Gouvernementale allemande pour l’insertion sociale des Orphelins et des enfants vulnérables. L’histoire commence en 1995 quand Katrin ROHDE décida de rester au Burkina Faso pour venir en aide aux enfants orphelins. Elle s’investira pour leur protection de tous les groupes vulnérables que sont, les enfants (orphelins, abandonnés, maltraités, démunis), les jeunes filles et les femmes. Pour aider ces populations, Ampo a créé, en plus de l’orphelinat, une clinique santé, une école couture, une restaurant, des logements pour touristes, une boutique vente.
Zemes Taaba
Zemes Taaba est une association de femmes agricultrices, planteuses d’haricot, d’arachide et d’autres plantations vivrières. Elles plantent des légumes de saison pour les vendre sur le marché local. Comme une partie de l’année, durant l’hivernage, la période entre la semence et la récolte, elles sont libres de s’occuper d’autres choses, elles se sont mises à la récupération des plastiques rigides : chaussures de sport, cadre d’ardoise d’écoles, bouchon de bouteilles… pour en faire des perles. Avec leurs perles recyclés, elles confectionnent des beaux colliers marbrés. Cette activité est génératrice de revenu supplémentaire qui participent au financement des inscription scolaires des enfants, au frais de santé, et tout autres besoins essentiels. Alors, comment elles font ? C’est incroyablement simple, bien qu’il faut avoir de la main. Elles récupèrent des bouchons, des chaussures de sports,… les lavent et les découpent avec une lame de rasoir en petite cube. Les cubes sont enfilés sur un bâton qu’elles tiennent au-dessous d’un foyer de 3 ou 4 petits morceaux charbon de bois. Avec un bâton, elles arrivent à faire une 20 de perles en 5 minutes ! Cliquez sur le lien video pour voir comment les perles sont crées ! https://vimeo.com/174322900
Les créatrices des bracelets "Smile"
C’est en 2017, que j’ai lancé une collaboration avec le trieuses d’ordure dans la création de la collection de bracelets « Smile ». Pour commencer, j’ai embauché une femme pour réaliser des formations à la création des bracelets. Tout s'est très bien passé et les femmes ont montré leur créativité au fur et à mesure qu'elles maitrisaient la technique qui est proche du macramé. Les gros bracelets sont crées avec des feuilles d'eucalyptus sèches et les bracelets fins avec des bandes de plastiques d'emballages récupérées. 75% du prix d’un bracelet est payée à la créatrices et 25% revient dans un fonds de roulement pour l’association permettant de financer les frais de santé, entre autres.
Cliquez sur le lien pour voir comment les bracelets Smile sont crée ! https://www.youtube.com/watch?v=89M2gD-G4lw&ab_channel=PagaBags