Tout sauf de la mauvaise chance
Reflexion sur la virus COVID 19 et je me demande s'il n'y a pas de lien de responsabilité avec le non respect de la planète et les modes de production et de consommation insoutenables.
« Faute d’un clou, le fer fut perdu,
Faute d’un fer, le cheval fut perdu,
Faute d’un cheval, le cavalier fut perdu,
Faute d’un cavalier, la bataille fut perdue,
Faute d’une bataille, le royaume fut perdu,
Et tout cela, faute d’un clou de fer à cheval. » Benjamin Franklin
À cause d’un clou, sérieusement ? C’est incroyable combien une omission ou un acte qui semble insignifiant peut avoir de graves conséquences totalement imprévues. Petites causes, grandes conséquences, il faut y réfléchir…
En tout cas, c’est un vrai désastre cette histoire de virus. Et même si on trouve un vaccin, qu’est-ce que l’après Covid ? Que tirerons-nous comme conclusions de cette maudite expérience ? Allons-nous modifier nos modes de production ou de consommation ? Les interrelations planétaires prendront-elles un sens?
Il y a 60 ans, la scientifique Rachel Carson a publié le «Printemps Silencieux ». Issu de 20 ans d’études scientifiques, cet ouvrage choc était un cri d’alarme contre l’utilisation urbi et orbi des produits chimiques, surtout les pesticides, et leur impact létal sur l’eau, les oiseaux, et les humains. Visionnaire, elle écrit :
« Nous sommes à la croisée de deux routes divergentes : une autoroute douce et rapide sur laquelle nous progressons à grande vitesse, mais qui, à la fin, nous conduit au désastre. […] L’autre route – la moins fréquentée – nous offre notre dernière, notre unique chance d’atteindre une destination qui assure la préservation de notre Terre. »
30 ans plus tard, c’est au tour du Rapport Brundtland, feuille de route pour le Développement Durable, de sonner l’alarme. Signe de l’époque, le Rapport parle pour la première fois des interdépendances mondiales et des responsabilités des génération présentes vis-à-vis des générations futures. « La terre est une, le monde ne l’est pas », cité au début de l’ouvrage, résume parfaitement les enjeux.
Depuis la dernière décennie, la sonnette d’alarme a aussi été sonnée par des associations comme Graine et L214 sur les risques sanitaires lié au modèle industriel de l’agriculture et des élevages d’animaux. Il y a risque sanitaire, mais il y a aussi l’intolérable mal-traitance de ces animaux assujettis. Le sort des animaux d’élevage est devenu un sujet d’actualité en France grâce à l’association L214 qui a fait un travail acharné pour aboutir aujourd’hui à des mesures législatives européennes qui devraient « menacer d’extinction » les élevages industriels. Merci L214 !
L’annonce de l’OMS de l’existence des cas de Covid dans des élevages a provoqué une réaction radicale de l’un des premiers pays producteurs au monde : le Danemark aurait effectué l’abattage de 17 millions de visons. Décision sans doute douloureuse tellement le marché du vison pèse lourd : plus de 35 milliards d'euros et emploie plus d'un million de personnes dans le monde, et une clientèle de plus en plus jeune s’intéresserait à la fourrure avec l’apparition des cols et capuches en fourrure et autres accessoires de mode.
On est en 2020 ! Et l’on frôle l'inconscience au point de couper la branche de l’arbre sur laquelle on est assis. La branche de l’arbre est une métaphore pour tous les animaux qui, sans voix, se révèlent importants, non pas comme matière première, mais comme pièces maîtresses de l’équilibre de la terre.
On se souviendra de l’année 2020 comme l’année du Covid19. Et avec le Covid, des expressions comme « social distancing » et « click et pick-up » vont faire leur entrée dans le Larousse par la grande porte, même si c’est de l’anglais ! On se souviendra aussi du pangolin, que personne ne connaissait il y a 1 an. Et si le pangolin avait été accusé à tort ? En tout cas, le Covid19 est tout sauf de la mauvaise chance.
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